L’agitation politique de ces dernières semaines contribue à invisibiliser les luttes et leur répression sans merci où l’antiterrorisme est instrumentalisé contre le mouvement social et écologique. Dans le même temps, la bourgeoisie et ses serviteurs de droite et de gauche nous donnent à voir le spectacle de ses petits arrangements dont le seul et unique objectif est la conservation du pouvoir quel qu’en soit le prix que notre pseudo-démocratie devra payer tôt ou tard.
Pendant ce temps, le capitalisme le plus débridé continue de tisser sa toile en s’accaparant nos ressources communes essentielles et nos espaces de vie.
- Dans les plaines cultivées et à la montagne, les méga-bassines et les retenues collinaires sont respectivement les derniers avatars d’un agro-business et d’une industrie touristique dont les modèles sont définitivement périmés.
- Du côté des équipements de transport et de circulation, la lutte contre l’A69 est symbolique de l’indispensable combat contre les projets destructeurs du vivant au service des profits d’une minorité d’industriels.
- La relance du nucléaire, au prétexte d’une transition écologique qui ne remettrait pas en cause les dogmes de la croissances, est cautionnée et promue médiatiquement par des « scientifiques » aux ordres, faisant fi de son rejet massif par les populations partout dans le monde. De plus, son orientation récente vers l’armement prépare en catimini un des outils de l’économie de guerre des puissances impérialistes.
- Pour nos besoins énergétiques, les industriels ont mis la main sur les techniques qui pouvaient être gérées à taille humaine (solaire, éolien, méthanisation) pour en tirer un profit maximal et priver les habitant·es des territoires de possibilités d’appropriation de leur déploiement.
- La promotion d’un tourisme prédateur transforme les littoraux en Aibnb géants privant leurs habitantes de la possibilité de se loger à prix décent. Les déplacements en avion à prix cassés, subventionnés par les collectivités publiques, génèrent un sur-tourisme de plus en plus mal supporté tout en continuant à pérenniser un mode de transport destructeur. Tout comme l’industrie de la croisière qui, outre la pollution générée, voit des hordes de touristes envahir pour quelques heures les villes côtières assimilées à des zoos grandeur nature.
Ce panorama incomplet n’est qu’une partie de l’aménagement du territoire à la manière du capitalisme. Pour accroître ses profits, il envahit désormais tous nos espaces de vie. Les bassines contre lesquelles nous luttons aujourd’hui ne sont qu’une pièce du puzzle. En faire une lutte strictement environnementale serait se tromper de cible. C’est bien le capitalisme en tant que système social et économique qu’il faut détruire pour nous réapproprier nos vies et autogérer nos territoires.
Collectif libertaire Ni Maîtres Ni Bassines
Qui sommes-nous ?
Nous sommes un collectif libertaire qui, dans le Centre-Ouest, s’inscrit dans la lutte contre les projets de méga-bassines destinées à capter l’eau au profit de l’agriculture intensive et productiviste.
Révolutionnaires, nous considérons que cette lutte doit s’inscrire dans le cadre d’un engagement clair et net contre le mode de production capitaliste, qui marchandise tout ce qui nous est utile et nous en dépossède.
Nous pensons essentiel que la lutte contre les bassines reste entre les mains des comités locaux et ne serve pas de marchepied à des politicien·nes qui défendent le nucléaire et le productivisme.
Nous ne sommes pas une organisation politique de plus, mais des militantes et militants issu·es d’organisations du mouvement libertaire/anarchiste ou inorganisé·es qui souhaitent mettre en commun leurs réflexions à partir de leurs investissements respectifs dans les différentes luttes du mouvement social.
Pour nous joindre et nous rejoindre : collectifnmnb[at]gmail.com