Réhabilitation des fusillés pour l’exemple.

Pour nous, anarchistes, la date du 11 novembre nous rappellera 2 évènements…

Le premier vous surprendra peut-être. Il s’agit du 11 novembre 1887, et cet évènement se déroule à Chicago, aux États-Unis, avec la pendaison de 4 anarchistes, qu’on a appelés plus tard, les martyrs de Chicago.

Dans ces années de fin du 19ème siècle, les revendications se multiplient, en Europe comme en Amérique, pour la réduction du temps de travail, pour la journée de travail de 8h par jour. A cette époque, on travaillait 10 à 11 h par jour…

A Chicago, ville industrielle en pleine expansion, des travailleurs et des travailleuses manifestent devant le siège des usines Mac Cormick le 3 mai 1886. La police et les milices patronales interviennent : il y a 2 morts et une dizaine de blessés.

Pour protester contre ces violences policières, les anarchistes organisent le lendemain un meeting pacifiste auquel participent plusieurs milliers de personnes.

A la fin du meeting, alors que tout se déroulait pacifiquement, la police intervient. Une bombe artisanale explose alors et tue une dizaine de policiers.

8 anarchistes sont arrêtés et jugés coupables. L’un d’entre eux dira : ‘J’ai été jugé pour meurtre, je suis condamné pour anarchie.

Quatre de ces anarchistes sont pendus le 11 septembre 1887, un cinquième se suicidera dans sa cellule.

Sept ans, plus tard, on découvrira que cet attentat était commandité par la police, et les anarchistes seront reconnus innocents à titre posthume…

Depuis, en leur mémoire, on célèbre partout dans le monde le 1er mai comme journée de revendication des travailleurs et des travailleuses.

Nous souhaitons également retenir cette date du 11 novembre, où 4 anarchistes sont morts pendus pour leurs idées. 

Cette date nous rappelle qu’aujourd’hui, comme hier, des femmes et des hommes meurent à cause du travail.

Celles et ceux qui désertent le travail, de plus en plus nombreux aujourd’hui, l’ont bien compris.

Repousser l’âge du départ à la retraite, remettre en cause la durée hebdomadaire du travail, accélérer les cadences, manager par la pression et la peur, c’est contribuer à cette absurdité : mourir pour le travail !

Mais le 11 novembre, et c’est avant tout ce qui nous réunit aujourd’hui, rappelle un autre évènement :  la fin des combats de la boucherie qu’a été la première guerre mondiale.

Aujourd’hui, les guerres sont malheureusement encore présentes sur notre planète, et les images télévisées nous montrent la cruauté, la barbarie de toutes ces guerres, pour une religion, pour la patrie, pour les intérêts capitalistes, en particulier sur la terre d’Ukraine, sur la terre de Palestine.

Aujourd’hui, ce sont des enfants, des femmes et des hommes qui meurent sous les balles d’un état israélien fascisant, qui colonise les territoires palestiniens en Cisjordanie, et maintient enfermée depuis plus de trente ans, la population gazaouie, bombardée régulièrement.

Aujourd’hui, ce sont des enfants, des femmes et des hommes qui meurent sous les balles d’une organisation palestinienne fascisante, qui persécute les minorités sexuelles à Gaza. Si la Bande de Gaza est une prison, le Hamas est son geôlier appointé par Israël.

Nationalisme arabe et panislamisme d’un côté, sionisme de l’autre, sont les deux faces d’une même médaille. Les massacres des uns et des autres se font sur le dos du prolétariat, sur le dos du peuple palestinien, sur le dos du peuple israélien.

Nous savons bien que le monde n’est pas divisé en nations, ethnies, races ou religions, mais en classes sociales.

Nous ne voulons plus que les êtres humains meurent pour une nation, une ethnie, une race ou une religion.

Toutes les guerres sont dégueulasses !

Et notre soutien fraternel va, tout entier, aux déserteurs de toutes ces guerres, aux insoumis, aux réfractaires, à ceux qui n’ont pas voulu tuer leurs frères, à ceux qui par amour de la vie et n’ont pas voulu être tués.

La date du 11 novembre rappelle qu’aujourd’hui, comme hier, des femmes et de hommes meurent à cause de la patrie.

Mourir pour le travail

Mourir pour la patrie

Quelle connerie !

Aujourd’hui, le gouvernement, colonisé par les idées de l’extrême droite, semble vouloir que ces valeurs entrent bien dans le crâne du peuple, et misent pour cela sur le conditionnement des enfants.

Certaines communes françaises, dont un nombre important instituent dans les écoles élémentaires, pour les élèves de CM2, un Passeport du civisme, avec un livret remis à tous les enfants, et des exercices civiques à réaliser afin de devenir un bon citoyen qui sera soumis à son patron, qui chantera la Marseillaise, assistera, correctement et dignement vêtu, aux commémorations guerrières, et glorifiera les soldats morts pour la patrie.

La militarisation de la jeunesse est en marche aussi, avec la généralisation du Service National Universel, le S.N.U, qui permettra de préparer un peuple de citoyens et citoyennes bien soumis à l’autorité, et respectueux du travail, de la famille et de la patrie.

Ce n’est pas ce que nous voulons !

Nos valeurs sont celles de l’émancipation, de la liberté, de la justice.

Pour une société anarchiste, communiste et autogestionnaire.

Pour un monde sans frontières.

Pour ne plus jamais mourir du travail

Pour ne plus jamais mourir pour la patrie

Ni dieu, ni maître !

Vive l’anarchie !