Qu’est-ce que l’anarchisme ?
Pour nous, l’anarchisme est avant tout une réflexion philosophique qui se traduit en actes sur le plan social et sur le plan politique.
La philosophie de l’anarchisme est basée sur la liberté, et le rejet de toute forme d’autorité, qu’elle soit religieuse, nationale ou légale : Ni Dieu Ni Maître ! Ni Patrie Ni Frontières !
Sur les plans politique et social, cela se traduit par la lutte contre toutes les formes de domination, et par la proposition d’alternatives libertaires.
L’anarchisme est issu du mouvement ouvrier et de la 1ère internationale du 19ème siècle, au même titre que les différents courants socialistes (avant que ce terme soit galvaudé par les représentants actuels du libéralisme social-démocrate)
Réalisant la synthèse des courants anarchistes, notre action se base sur le principe syndicaliste comme méthode de la révolution sociale, sur le principe communiste comme base d’organisation de la nouvelle société en formation, et sur le principe individualiste par lequel l’émancipation totale et le bonheur de l’individu est le vrai but de la révolution sociale. (Voline)
Notre principe d’organisation est basé sur l’autogestion et le fédéralisme libertaire.
Les modalités de notre action reflètent notre pensée que la fin ne justifie pas les moyens, et que ceux-ci doivent être en accord avec la finalité poursuivie.
Les anarchistes ont toujours mis en garde contre l’illusion de l’acte électoral et le parlementarisme, au profit de l’action directe, c’est à dire la prise en main de leurs affaires par les personnes elles-mêmes sans délégation de pouvoir.
Anarcho-syndicalistes, communistes libertaires, individualistes, les anarchistes sont aussi féministes, écologistes, internationalistes, pacifistes, anti-nucléaires…
Pour nous l’anarchisme est avant tout une philosophie. C’est une manière réfléchie d’accueillir avec conscience les éléments extérieurs qui nous arrivent. Cette réflexion se base sur une connaissance historique et structurelle des façons dont se sont mis en place les phénomènes d’asservissements. Elle se focalise aussi sur la manière dont on ressent (ou pas) les phénomènes de domination au sein de groupes d’individu·es, voire de dominations d’espèces sur d’autres ou des humain·es sur les écosystèmes.
Notre réflexion a pour but d’identifier ces systèmes de domination afin de les dépasser. Puis de proposer, construire, créer des alternatives sociales et écologiques ayant pour bases la liberté de chacun·e mais aussi l’égalité de considération.
La ligne idéologique de la Fédération Anarchiste
Les militant·es de la FA se regroupent par affinités sur le principe du fédéralisme. Ainsi, chaque groupe et individu·e qui la compose bénéficie de la plus grande autonomie d’action. Ce fonctionnement permet également l’expression du pluralisme des idées et l’autogestion par la base.
L’individu·e étant à la base du projet anarchiste, c’est par l’engagement de chaque militant·e que débute la lutte. Par l’implication dans les collectifs, les syndicats, les associations… pour y diffuser la pensée anarchiste et y mettre en application les principes d’autogestion et d’autodétermination.
Le groupe est l’organe structuré permettant une lutte mieux organisée et de plus grande envergure. Par la mobilisation de moyens et de personnes supplémentaires, l’impact révolutionnaire doit pouvoir créer des vocations et des alternatives sociales au capitalisme et aux systèmes autoritaires en place.
Pourquoi notre groupe a-t-il rejoint la Fédération Anarchiste ?
Localement, plusieurs groupes avaient déjà des fonctionnements en autogestion et pouvaient se qualifier comme étant « libertaires ». Cependant, aucun ne se revendiquait spécifiquement de la pensée anarchiste.
Nous souhaitions donc affirmer notre identité anarchiste et nous fédérer au sein d’une organisation qui fasse le lien entre les luttes sociales, environnementales, anticléricales, antifascistes et antimilitaristes : un groupe de militant·es à la fois acti·ves sur le terrain économique et professionnel que dans la rue ou les rencontres populaires.
Établir un système de fonctionnement alternatif à la société de consommation ne nous suffit pas. Nous remettons en cause le système capitaliste. Nous sommes radicales et radicaux car nous préférons nous attaquer à la racine du problème plutôt que d’en accompagner les symptômes à la mode réformiste ou développement personnel.
Pourquoi une référence à Henri Laborit ?
Bah, il était anar et qu’c’est un gars d’ici ! Il est sorti de Nesmy, en Vendée, Mais cela aurait pu être Régis Meunier de Champ-Saint-Père, Michel Ragon (qui a grandi à Fontenay-le-Comte), le communeuse Marie Augustine Gaboriaud (d’Ardelay) ou bien Théodule Meunier de Bournezeau et bien d’autres… Nés quelque part, ici, par hasard. Le plus important reste l’action de ce neurobiologiste.
Ce chirurgien de la marine, plutôt que de se cantonner, de s’isoler, dans sa technique, se préoccupe à la fois des accidents liés aux chocs opératoires et de la souffrance des êtres humains.
Il découvre l’effet remarquable de certaines molécules (la chlorpromazine). Il est aussi à l’origine d’un bond en avant de la médecine (études sur le stress et l’inhibition, introduction de l’hibernation artificielle, fondements de l’agressologie, etc.) et d’une révolution de la psychiatrie (introduction des neuroleptiques ce qui évitera la camisole de force).
D’ailleurs, ses pairs ne lui pardonneront ni sa marginalité intensive, ni d’être sorti des circuits officiels de pensée (un chirurgien opère, il ne fait pas de la biologie, ni de la psychiatrie ; un biologiste ne réfléchit pas sur la société, le pouvoir, la liberté, l’autogestion, la violence). Et pour cause, il mettra en lumière l’action de nos 3 cerveaux (reptilien, limbique et le néocortex) activant 3 réactions possibles (attaque, fuite, inhibition) et de 2 circuits, celui de la gratification (à l’origine du besoin de propriété) et celui de la punition (à l’origine de la conformité, de la soumission).
Deux points majeurs de sa pensée questionnent l’anarchisme : toute idée, dit-il, qui ne serait pas universelle, valable pour l’ensemble de l’humanité, est une idée nulle, qui ne saurait faire progresser. Elle ne peut que générer des hiérarchies, des dominances, des guerres.
Et puis, cette autre idée (qu’il aborde dans L’éloge de la fuite, l’un de ses livres préférés), selon laquelle la fuite est préférable à l’attaque (violence) ou à l’inhibition de l’action, génératrice de stress et de maladies psychosomatiques et autres cancers. Se battre contre le pouvoir et ses rouages, contre la société pervertie par l’argent, contre les gens finalement comme tout le monde… sans connaître le fonctionnement de son cerveau, peut nous amener à reproduire, dans nos organisations, les comportements de domination et d’agressivité. Mieux vaut, peut-être privilégier la création, l’invention, qui ne peuvent surgir que dans les bords, les marges, en faisant un pas de côté par rapport au lien social, quel qu’il soit. Une ‘fuite’ dont on peut faire l’éloge…
A voir sûrement aussi, le film de Resnais, Mon oncle d’Amérique, reprenant ses idées. Il précise bien qu’il faut « désinhiber l’inhibition de l’acte » pour prévenir le stress et les réactions qui peuvent mettre la vie en péril.
Nos champs de luttes :
La lutte anarchiste n’est pas un combat hors sol, éloigné du terrain, qui ne se nourrirait que de philosophie ou d’incantation au grand soir. Elle s’inscrit dans les luttes sociales et écologistes, locales et globales. En étant autant force de proposition que soutien aux initiatives existantes.
Nous portons les valeurs libertaires au sein des mouvements syndicaux et de rébellions populaires (gilets jaunes, ZAD) ; nous souhaitons y développer les préceptes de l’autogestion et de prises de décision horizontales, par la base, avec pour base la lutte des classes.
L’anarchisme c’est aussi le rejet de toute discrimination entre humain·es ; et donc une lutte dans la rue et par l’éducation populaire contre : le racisme, le sexisme, les LGBT+phobies, l’agisme, le validisme… et un questionnement autour des questions de domination humaine sur les autres espèces sentientes.
Nous investissons aussi les combats de défense de notre environnement, contre les grands projets inutiles et imposés, contre les modèles extensifs d’agriculture et de gestion du territoire mais pour un projet de décroissance économique avec une juste répartition des richesses et un partage du temps de travail.
Enfin, l’anarchisme c’est aussi le refus du militarisme conduisant aux guerres entre les peuples et le rejet des religions en tant que moyen de domination.