1er mai – Du temps pour vivre

DU TEMPS POUR VIVRE !

C’est la revendication principale du mouvement ouvrier au 19ème siècle, qui se mobilise par les manifestations et la grève générale pour obtenir la journée de travail de 8 heures.

         La révolution de 1848 obtient la réduction de la journée de travail à 11 heures au lieu de 12 heures. Mais les journées étaient bien souvent plus longues…

         L’Association Internationale des Travailleurs (AIT) en 1864 et la Commune de Paris revendiquent également la baisse de temps de travail.

         Aux Etats-Unis, la première grande journée de grève eut lieu le 1er mai 1886 (Cette date du 1er mai est choisie car c’est là que démarrent les nouveaux contrats, baux, engagements, etc. comme c’était le cas, dans nos campagnes, à la St Jean)

         Chicago était, à l’époque, le quartier général du mouvement anarchiste d’Amérique. C’est dans cette ville que ce 1er mai, 6 ouvriers grévistes sont abattus par la police. Le 4 mai, à l’appel des anarchistes, plus de 15 000 personnes participent à un meeting de protestation en plein-air où une bombe explose et tue des policiers. En répression, 8 militants anarchistes sont arrêtés : 4 sont pendus, 1 se suicide dans sa cellule et 3 sont emprisonnés. On apprendra plus tard que la bombe avait été jetée par un agent provocateur, et les 3 anarchistes emprisonnés seront libérés.

         C’est en mémoire de ces anarchistes martyrs de Chicago que le Congrès ouvrier international de Paris, en 1889, proclame le 1er mai comme journée internationale de lutte.

         Puis, de Goebbels à Ramadier, en passant par Pétain, cette journée de revendication est récupérée par le pouvoir, en ‘Fête du Travail’.

         Si cette journée de revendication devait se transformer en journée de fête, le 1er mai serait bien plutôt la Fête du temps de vivre !

         Le temps, c’est l’argent du capitaliste.

         Aujourd’hui encore, pour faire toujours davantage de profit, et permettre au patronat d’accumuler le capital, les salarié-e-s sont déssaisi-e-s de leur temps.

         Partout on se plaint des cadences qui s’accélèrent, des rythmes stressants et de l’usure au travail. Les ‘burn-out’ sont de plus en plus nombreux… Celles et ceux qui ne peuvent tenir ce rythme de forçat sont exclu-e-s du ‘monde du travail’, et sommé-e-s de réussir leur réinsertion dans ce milieu… qui les a exclu-e-s…

         Pendant ce temps, les grandes entreprises font des profits exceptionnels, les riches deviennent honteusement encore plus riches.

         Non contents d’avoir liquidé les 35 heures, les partis de la bourgeoisie ont réussi à faire passer leur réforme des retraites, avant de s’attaquer bientôt aux grands chantiers du travail et à la protection sociale, (à nouveau, avec l’obligation de travailler pour percevoir le RSA), de l’immigration et de l’ordre républicain. Ça promet !

         Ce 1er mai 2023 a donc une saveur toute particulière.

         Suite à plusieurs mois de mobilisation sociale, il doit permettre de renforcer notre lutte contre ce gouvernement autoritaire.

         Et notre lutte ne doit pas se résumer à un défilé hebdomadaire.

         Nous savons que face à un gouvernement autoritaire, cela ne suffit pas !

         Les outils de l’action directe sont la grève générale, le blocage des entreprises, des administrations, des transports, de l’énergie… le sabotage, l’occupation des outils de travail…

Non, nous n’acceptons pas ces liquidations des acquis sociaux !

Non, nous n’acceptons pas cette arrogance du pouvoir !

Non, nous n’acceptons pas cette fuite en avant capitaliste qui, de méga-bassines en autoroute, en passant par les centrales nucléaires, remet en cause la vie sur Terre !

Non, nous n’acceptons plus ces violences policières, encouragées et soutenues par le sinistre Darmanin !

         Ce gouvernement participe, par son glissement autoritaire depuis des années, à l’arrivée au pouvoir de l’extrême-droite. Combien d’exemples encore allons-nous devoir supporter ?!

         Mais il serait légitime car élu…

         Qu’à cela ne tienne, nous les anarchistes, nous n’attendons rien du carnaval électoral !

         Nous ne croyons pas au parlementarisme, mais à l’autogestion et au fédéralisme libertaire.

         Nous pensons qu’il nous faut prendre en main les choses nous-mêmes !

         Nous avons pu remarquer durant ces années COVID, que le temps libéré, loin de l’agitation quotidienne, permet à chacun-e de réfléchir, d’imaginer un autre monde, parfois d’entamer un nouveau parcours de vie, davantage porteur de sens.

         Il nous faut nous réapproprier ce temps que l’état et les patron-ne-s nous volent !

         Ce 1er mai doit être celui de notre détermination à lutter pour l’abolition du salariat et du capitalisme.

         Pour retrouver le temps de vivre !

         Vive l’anarchie !